Jean SIOT
Place de la halle, beaucoup de personnes nomment cette place ainsi à cause de la halle située dessus. Pourtant si on regarde les plaques, elle porte un tout autre nom : Jean Siot et ce depuis le premier Mars 1946.
Qui était cet homme pour avoir donné son nom à une place ? Jean Sio est né à Mareuil sur Ay en 1922 mais a passé toute sa jeunesse à Condé sur Marne. Ses parents géraient une entreprise de bois et charbon. A Condé Jean y passa même brillamment son certificat d'étude.
Deuxième guerre mondiale. Le 5 Mars 1943, Jean reçoit une convocation du préfet Peretti della Rocca à Châlons pour le STO (Service du travail obligatoire). Il est envoyé tout d'abord à la ligne des forts du coté de Soisson puis ensuite sur le mur de l'Atlantique mais considéré comme insoumis, il est appréhendé, ainsi que huit de ses camarades, le 27 Avril 1944 par la police française et y est envoyé à Brest d'où il s'échappe le lendemain. Munit d'une fausse identité, notre Condéen se rend à Hénon, un petit village de Cotes d'Armor pour y entrer dans la clandestinité. Courageux, dynamique et intuitif il servira d'abord comme agent de liaison où il se fit vite remarquer par ses chefs qui lui donneront rapidement la responsabilité du groupe 14 et sera promu Lieutenant le premier juin 1944. Malheureusement, en ce jour du 9 Juillet 1944, 200 allemands encerclent le petit village de Hénon. Toutes les maisons sont fouillées et perquisitionnées. 100 hommes sont arrêtés et rassemblés pendant plus de 12 heures au pied de l'église, parmi eux figure notre héros. A minuit, ils seront transférés par camion au siège de la Gestapo à Uzel. Le 10 juillet commencèrent les interrogatoires sous les tortures. Notre Condéens n'a donné aucun nom mais il a clamé haut et fort qu'au moins 25 des prisonniers n'avait rien à voir avec la résistance. Ces personnes seront libérées par les tortionnaires. Notre héros leur a sauvé la vie. A l'issue de cette libération, plus personne n'aura de nouvelle de lui ainsi que de 20 de ses camarades.
C'est le 28 octobre 1944, plusieurs semaines après la libération, que l'on découvrit le corps de ces hommes dans un charnier en pleine forêt de Lorge dans les Cotes d'Armor. Le corps de jean Sio a été rapatrié plus tard à Condé sur Marne ou il repose en paix avec sa famille dans le cimetière du village.
Le village d'Hénon continue d'appeler sa rue principale Jean Sio en hommage à celui qui a sauvé 25 de ses enfants. Tout comme Condé sur Marne avec la place à son nom.
Alexandre Batilliot
La place de la Mairie porte le nom d'un héros Condéen. Voici son histoire :
Alexandre Alfred Batilliot est né le 11 août 1908 à Condé sur Marne, fils de Eugène Alexandre Batilliot ouvrier agricole originaire d'Aulnay sur Marne et d'Yvonne Floriska Ladurelle fille du meunier du moulin de Beauté.
Notre homme est mobilisé en 1939 au 5e bataillon des forces françaises de Loire inférieure ou il monte au grade de sergent-chef avec une spécialité de scaphandrier. Fait prisonnier en 1940 par les allemands, ils le libèrent rapidement et l'envoient à Saint Nazaire en Loire Atlantique, ayant besoin de scaphandriers pour leur base navale. Il se maria le 5 juillet 1941 avec Carmen Alexandrine Marie Rouxel dans cette ville. Mais notre héros ne voulant pas travailler pour l'ennemi disparut un jour pour rejoindre l'armée des ombres c'est-à-dire les FFI (Forces Française de l'Intérieur).
1944, c'est le début de la débâcle allemande mais certaines poches fortement armées résistent ; Celle de Saint Nazaire entre autres. Sous les ordres du lieutenant-colonel Jacques Chombard de Lauwe alias Félix, les FFI furent d'abord chargés de les contenir puis de les harceler et, enfin, de les forcer. C'est au cours d'un de ces combats dans la poche de Plessé (Loire Atlantique) que notre héros fut tuer d'une balle en plein front le 2 avril 1945 à 8 heures du matin au lieu-dit Carheil (et non pas Carmeil comme il est écrit sur les plaques).
C'est au cours du conseil municipal du 1er Mars 1946 et sous la présidence du maire, Mr Albert Barré qu'il fut décidé de débaptiser la place de la république pour lui donner le nom de notre héros : Place Alexandre Batilliot, avec une plaque sur l'école des filles (la mairie maintenant) et une plaque sur sa maison maternelle. Les plaques y sont toujours en places. Pour la petite histoire c'est Mr Beaugois qui fit un don de 1000 francs pour payer ces plaques.
Rémi Martin Rigollet
Un valeureux Condéen s'illustra durant la bataille de Waterloo (18 juin 1815). Pas de rue ni de place ne porte son nom, pourtant il le mériterait. Son Nom : Rémi Martin Rigollet. Il est né le 8 Février 1788 et baptisé le lendemain en l'église Saint Rémy de Condé par l'abbé Jean Baptiste Le Gand curé de la paroisse. Son père Jean Rémi Rigollet, originaire de Recy, est cabaretier dans le village et sa mère Marie Joseph Gougelet est, elle, originaire de Condé. Ses parents se sont mariés l'année d'avant, il est leur premier enfant un autre garçon, jean Baptiste, suivra le 27 Juillet 1789.
Notre Rémi Martin Rigollet, s'engage dans la Garde Impériale le 9 Juin 1807, affecté au 105e régiment d'infanterie de ligne sous le commandement du Colonel Jean Lannes (futur Maréchal d'empire) et part en Espagne. Il est promut Sergent major le 1er Avril 1809 mais reçoit également sa première blessure de guerre (un coup de lance) le 2 Mai 1808 à Madrid. Le 9 Février 1813 aux Carascal toujours en Espagne il reçoit une nouvelle blessure (coup de feu dans le genou gauche). Le 26 Février 1813 il est élevé au grade de Sous-Lieutenant et intègre ensuite la Grande Armée (1813-1814). Puis notre homme rejoint l'Armée du Nord en 1815 ou il prendra le grade de Lieutenant le 9 Juin 1815 mais est rétrogradé au grade d'Adjudant major une semaine après : le 16 juin (pourquoi : ???)
Il participera le 18 Juin 1815 à la célèbre mais terrible bataille de Waterloo en Belgique qui opposa Napoléon à l'anglais Arthur Wellesley de Wellington, Le prussien Gehrard Leberecht von Blücher et le roi Guillaume II des Pays bas. Durant ce dur combat il recevra trois coups de lance dans le côté droit et quatre coups de sabre sur la tête. A l'issue des combats il sera fait prisonnier et envoyé en Angleterre où il ne restera que quelques temps.
Invalide il est remis à la vie civile avec un grade de Sous-Lieutenant par ordre du roi Louis XVII. Rémi Martin travaillera comme meunier au moulin à vent de Saint Lie à Ville-Dommange et se mariera le 18 Novembre 1816 avec une certaine Marie Thérèse Lesigne. Ils auront 5 enfants Marie joséphine née le premier Juillet 1817, Jean baptiste né le 4 avril 1819 (décédé à Ville-Dommange le 16/3/1832), Auguste joseph (né le 20 Décembre 1820), Lie Roze (né le 30 Juillet 1824) et Rémi Nicolas né lui le 28 décembre 1827.
Enfin reconnu pour ses faits de guerre notre héros sera fait Chevalier de l'ordre impérial de la légion d'honneur le 15 Février 1853 par décret numéro 88486 du 26 Décembre 1852 signé par le Ministre de la Guerre.
Notre Héros Condéen rendra son dernier souffle à l'hôpital des Invalides à Paris le 16 avril 1859 à l'âge de 71 ans et sera enterré au cimetière du Père Lachaise